NOUVELLE-ANGLETERRE

NOUVELLE-ANGLETERRE
NOUVELLE-ANGLETERRE

Située au nord-est des États-Unis, au contact avec le Canada, la Nouvelle-Angleterre couvre moins de 2 p. 100 du territoire des cinquante États de la Fédération et compte près de 12 millions d’habitants au recensement de 1990, soit 4,8 p. 100 de la population. La densité au kilomètre carré est trois fois plus élevée que la moyenne nationale. Pourtant, depuis les années 1970, le rythme de croissance a été inférieur à celui des autres régions. La population est plus âgée, moins prolifique et des départs par migrations ont eu lieu vers l’intérieur ou vers les États du Sud.

En dehors de l’État relativement étendu du Maine, la Nouvelle-Angleterre comprend les plus petites unités administratives des États-Unis (New Hampshire, Vermont, Massachusetts, Rhode Island, Connecticut), qui furent aussi, avec les autres États du Centre-Atlantique, les premières à recevoir le statut d’État (de 1788 à 1791). Le nom de Nouvelle-Angleterre (New England) lui fut donné par les premiers immigrants venus de la métropole anglaise et retrouvant sur l’autre rive de l’Océan un paysage au relief morcelé et de verdure qui leur rappelait leur patrie d’origine.

Le milieu naturel

La Nouvelle-Angleterre appartient à l’ensemble des plissements appalachiens, boisés, orientés du nord-est au sud-ouest, qui courent à travers l’est du Canada et l’est des États-Unis. Le relief est essentiellement constitué par un plateau ondulé de 350 à 400 mètres d’altitude, qui s’abaisse au niveau de la mer dans le Maine et monte à plus de 600 mètres à l’est du Massachusetts; ce plateau est entaillé par des vallées en gorges et surmonté de reliefs constitués par des roches dures, qui atteignent 1 050 mètres au mont Monadnock, au sud-ouest du New Hampshire. Vers l’intérieur, de petits massifs montagneux comme les monts granitiques des White Mountains (mont Washington, 2 090 m), les Green Mountains, les Taconic Mountains, les Adirondacks, constituent des ensembles séparés les uns des autres par de profondes dépressions faillées nord-sud, occupées par la vallée du Connecticut et le lac Champlain, et coupés perpendiculairement au sud par la vallée ouest-est de la Mohawk.

Bien que située près de l’océan Atlantique, les conditions de circulation atmosphériques donnent à cette région un climat à dominante continentale humide. Les étés sont frais (moyenne de juillet: 22 0C), les hivers froids avec des températures qui peuvent descendre jusqu’à 漣 35 0C. Les conditions sont d’autant plus rigoureuses que l’on va vers le nord, à l’intérieur des terres couvertes de forêts, tandis que, sur les rivages méridionaux et dans la basse vallée du Connecticut, les conditions naturelles sont plus favorables à l’agriculture. L’ensemble de la région a été recouvert aux périodes glaciaires par les grands glaciers venus du centre septentrional du continent, qui ont raboté les reliefs intérieurs, façonné les vallées et transporté d’énormes quantités de débris constituant à l’heure actuelle de larges plaines alluviales et des flèches littorales (cap Cod, îles de Nantucket, Martha’s Vineyard) le long des côtes.

Peuplement et vie rurale

Dès 1629-1640 furent implantées les premières colonies qui, coincées entre la mer et les montagnes entièrement boisées que peuplaient des tribus indiennes, cherchèrent à survivre en exploitant les ressources locales: la pêche, l’agriculture. Grâce aux forêts, la construction de bateaux commença très tôt (1637) et permit les relations avec l’Europe, tandis que la culture du lin et l’élevage des moutons favorisaient le développement de l’industrie textile. Ainsi étaient fondés les deux piliers de l’économie ancienne de la Nouvelle-Angleterre: les relations par mer et le développement de l’industrie locale. Pourtant, peu à peu les colons progressèrent vers l’intérieur et toutes les basses vallées furent bientôt occupées par une petite paysannerie fort semblable à celle de l’Europe. Actuellement, ces colonisations sont en train de disparaître et l’agriculture traditionnelle est en recul: les terres exploitées par les fermes ont diminué de moitié depuis 1880, tandis que la proportion des forêts augmentait sensiblement. Parallèlement, l’agriculture s’oriente vers des productions spécialisées: lait frais, volaille, pommes de terre (spécialité du Maine), vergers dans le sud. D’autre part, la production de tabac et la culture de légumes sous serres sont également en grand progrès. Autrement dit, l’agriculture s’est organisée pour fournir les marchés urbains et industriels voisins.

En dehors de l’agriculture, une des premières activités fut la pêche, qui se fait à proximité des côtes, sur les hauts bancs qui s’étendent depuis Terre-Neuve jusqu’au cap Cod. Dix-sept mille pêcheurs y participent, et leurs prises représentent environ un sixième de toutes celles des États-Unis. Les grands ports sont Boston, Portland, Gloucester et New Bedford.

Tradition et modernisme de l’industrie

Si la mer offre son poisson, l’intérieur fournit des forêts (4 p. 100 de la surface boisée des États-Unis, 2 p. 100 de la production de bois), des carrières de matériaux de construction (un cinquième du marbre et un tiers des ardoises américaines), une force hydraulique déjà bien équipée qui permet à la Nouvelle-Angleterre de fournir près du quart de l’électricité nationale, notamment grâce à un grand barrage sur le Connecticut.

Mais, à côté de ces activités directement liées au milieu naturel, les hommes ont développé une série d’industries spécialisées, précocement implantées. La Nouvelle-Angleterre fut la première région du Nouveau Monde à entrer dans l’ère industrielle; plus des deux cinquièmes de la population active étaient encore recensés dans le secteur secondaire à la fin des années soixante, proportion record aux États-Unis. Après une brillante période de prospérité, fondée surtout sur le textile et les industries connexes, un grand changement s’est produit: le nombre de travailleurs industriels a régressé (1 400 000 à la fin de 1982), cependant, encouragées par les contrats du gouvernement, des industries plus modernes et à meilleurs salaires se sont créées. Alors que les constructions de machines électriques et électroniques n’employaient que 46 000 personnes avant la Seconde Guerre mondiale, elles en utilisaient plus de 200 000 en 1980. Les chiffres, pour les équipements de transports, sont passés de 25 000 à plus de 115 000 et, au contraire, de 281 000 à moins de 70 000 dans le secteur textile (ce qui représente moins de 10 p. 100 du total national). La Nouvelle-Angleterre conserve cependant une industrie cotonnière et surtout lainière (60 p. 100 de la production américaine).

Le type d’implantation s’est également modifié: les industries anciennes étaient localisées sur les chutes d’eau de l’intérieur ou au voisinage de la mer; les nouvelles ont recherché surtout la facilité des grandes voies modernes de communication: sur les autoroutes, autour des villes, se sont établies des zones industrielles occupant plusieurs milliers de personnes dans des usines modernes. La réalisation la plus remarquable a été la fameuse route 128, au sud-ouest de Boston, associant les recherches universitaires (Harvard et le Massachusetts Institute of Technology), les laboratoires industriels et les firmes en expansion, au début des années soixante. Actuellement, c’est le «périmètre de platine» autour de la route 495 à l’ouest de la route 128, qui est en plein développement. Au contraire, les centres textiles du Sud très spécialisés, comme Fall River et New Bedford, ont rencontré de nombreuses difficultés.

La transformation industrielle a posé de tels problèmes qu’elle a amené l’intervention du gouvernement central. Les centres les plus importants sont aujourd’hui: la basse vallée du Connecticut (petite métallurgie, textile, constructions mécaniques, électriques et surtout aéronautiques – Hartford est le siège social des United Technologies) et les villes de Springfield et Holyoke sur la moyenne vallée; le petit État de Rhode Island avec la ville de Providence, port, carrefour ferroviaire et grand centre textile tourné maintenant vers les constructions mécaniques, électroniques, les industries chimiques du caoutchouc synthétique et des plastiques; enfin la grande région industrielle qui entoure la ville de Boston, capitale toujours vivante de la Nouvelle-Angleterre.

Celle-ci compte 22 p. 100 de sa population dans le secteur secondaire et 78 p. 100 dans le tertiaire (dont 53 p. 100 dans les commerces et les services). Cependant, sa population (2 700 000 hab. en 1990 avec son agglomération) a diminué de 4,7 p. 100 depuis 1970.

Nouvelle-Angleterre
(en angl. New England) rég. du N.-E. des È.-U., qui correspond aux six colonies anglaises fondées au XVIIe s.: New Hampshire, Massachusetts, Rhode Island, Connecticut, Maine, Vermont.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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